« Est-ce que c’est vrai que les filles sont moins bonnes en maths et en sciences que les garçons ? » Ah ça, c’est une idée assez répandue. On dit souvent que les garçons surpassent les filles dans les matières scientifiques, mais est-ce que ça ne serait pas uniquement des stéréotypes ? Est-ce que les garçons sont les seuls à pouvoir avoir la bosse des maths ? Si seulement c’était aussi facile… Voyons ça ensemble. 


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    Découvrez le podcast à l'origine de cette retranscription dans Science ou Fiction. © Futura

     

    L'idée que les femmes seraient moins aptes à faire des mathématiques et à en faire leur carrière remonte à loin. Cela fait des dizaines d'années qu'on dit qu'elles n'auraient pas la tête faite pour les sciences. Alors, vous le savez si vous suivez ce podcast depuis un moment, les idées qui perdurent dans le temps sont les plus difficiles à déloger ! Une fois qu'elles sont installées, elles y restent !

    Deux théories contradictoires

    Pour savoir si celle-ci s'est installée à tort ou à raison, voyons ce que disent les scientifiques à ce sujet. La théorie la plus répandue serait que les femmes perdraient confiance dans les domaines où l'on dit souvent qu'elles sont moins bonnes que les hommes. Autrement dit, les femmes auraient tendance à moins tenter leur chance dans les professions scientifiques ou alors à moins bien y réussir parce qu'elles doutent de leurs compétences même si, en réalité, elles ont tout ce qu'il faut pour réussir. Ça semble pas si bête, effectivement, si on rabâche à quelqu'un pendant des années qu'il est nul dans un domaine, il risque d'y croire et de s'en persuader à force. Et ainsi donc de venir effectivement pas très bon dans cette activité.

    Plusieurs expériences ont été menées pour prouver cette théorie. On a demandé à un échantillon de personnes de répondre à un questionnaire à choix multiples. Il y avait une catégorie qui serait plus féminine selon l'expérience, avec des thèmes comme Disney, la cuisine, l'art ou encore la littérature. Et puis une catégorie plus masculine qui incluait les jeux vidéosjeux vidéos, les maths, le sport, etc. Je ne fais que vous décrire la méthodologie de cette expérience, hein, je ne partage évidemment pas l'avis qu'il y aurait des sujets plus féminins et d'autres plus masculins. Ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! ...Bon, tant mieux. Il a ensuite été demandé à tous ces participants de deviner à combien de questions ils avaient répondu correctement. Puis, un binôme du genre opposé leur a été attribué, et chacun devait deviner combien de bonnes réponses l'autre avaient obtenu.

     Les femmes auraient tendance à douter de leurs compétences même si, en réalité, elles ont tout ce qu’il faut pour réussir dans le domaine des sciences. © Futura, généré avec Bing Image Creator
     Les femmes auraient tendance à douter de leurs compétences même si, en réalité, elles ont tout ce qu’il faut pour réussir dans le domaine des sciences. © Futura, généré avec Bing Image Creator

    Ce qui en ressort, c'est que globalement, hommes comme femmes ont exagéré leurs estimations. Ainsi, une femme qui avait exactement le même résultat qu'un homme aura complètement sous-estimé son propre score dans les domaines dits « masculins ». Alors qu'à l'inverse, les hommes ont eu tendance à surestimer leur propre score dans ces mêmes domaines. Ainsi, cette pensée négative des femmes à l'égard de leurs performances pourrait nuire à leur réussite. On pourrait s'arrêter là-dessus... sauf qu'en fait, cette théorie ne fait pas franchement l'unanimité.

    Déjà parce que les méthodes statistiques utilisées pour la démontrer ne seraient pas toujours hyper adaptées. Mais aussi parce que ces études auraient été faites sans preuve scientifique à l'appui et qu'il manquait des groupes dits « contrôle » pour s'assurer qu'il n'y avait pas de problème avec la méthodologie. Bref, tout ça pour dire que cette théorie ne serait peut-être pas très scientifique in fine. Ça partait d'une bonne intention. Après tout, ces stéréotypes ne peuvent pas faire grand bien aux personnes qui les subissent, mais c'est sûr que quand on veut prouver une théorie, il faut être... ? Rigoureux ! Exactement !

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    Et dans les classes alors, ça donne quoi ? 

    En réalité, quand on regarde ce qu'il se passe dans les classes, on peut avoir une petite idée de l'origine de cette croyance. Il y a une très légère différence qui peut parfois s'imposer, mais ça reste vraiment très léger, et surtout ça dépend de l'âge, du niveau de compétences de l'élève, autrement dit sa classe, et du type de mathématiques.

    En maternelle et en primaire par exemple, il y a souvent des résultats similaires, alors qu'au collège et lycée, quelques différences peuvent être à noter, mais uniquement chez les élèves les plus forts de la classe. Oui, on ne constate pas vraiment de contrastecontraste chez les élèves moyennement bons, ou ceux qui ne le sont pas du tout. Et même, de manière générale dans le milieu scolaire, les filles ont souvent de meilleurs résultats que les garçons. Une étude récente montre que les garçons surpassent légèrement les filles dans les domaines mathématiques avec des problèmes complexes, alors qu'il n'y a aucune différence, voire un avantage pour les filles pour les compétences numériquesnumériques plus élémentaires et les problèmes de maths qui ont une solution.

    Combattre les préjugés et les stéréotypes dès le plus jeune âge. © Futura, généré avec Bing Image Creator
    Combattre les préjugés et les stéréotypes dès le plus jeune âge. © Futura, généré avec Bing Image Creator

     Les stéréotypes

    Cela dit, il faut bien se rappeler que toutes ces expériences ont été faites au sein de groupes qui ne reflètent aucunement la population entière ni les capacités d'un élève individuel. Ce qui est sûr, c'est qu'à cause de cette croyance qui dit que les maths, ce n'est pas pour les filles, elles ont moins confiance en elles dans ces matières, même à niveau égal avec les garçons.

    À ce jour, on ne peut pas conclure que ce préjugé a une influence négative sur leurs performances. Ce qui joue en revanche, c'est s'il y a quelqu'un qui vient dire, à un instant T, « attention, les femmes ont moins de chances de réussir que les hommes » en plein examen. Mais vraisemblablement, si on dit la même chose à un homme, le découragement sera le même, ce sera le même souci.

    Finalement, ce qu'on peut dire, a priori, c'est qu'à cause de ce stéréotype, les femmes auront peut-être moins tendance à tenter leur chance dans des domaines scientifiques, ou qu'elles pourront y connaître un plus fort taux d'échec, si juste avant un examen, on vient leur souffler à l'oreille qu'elles vont rater. Mais ça ne veut pas dire pour autant qu'elles ne peuvent pas, elles aussi, avoir la bosse des maths ! Donc Mesdames, tout n'est pas perdu, si vous sentez que vous pouvez révolutionner le monde des mathématiques, foncez !