Le site OpenClimat analyse la trajectoire carbone des grandes et moyennes entreprises depuis l’Accord de Paris.
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« Huit ans après l’Accord de Paris, c'est l'heure de rendre des comptes et de mettre au jour le niveau réel d'avancée de l'action climatique des entreprises », plaide Elsa Chai, cofondatrice avec Vincent Pappolla de la startup OpenClimat, qui analyse la trajectoire carbonecarbone des grandes et moyennes entreprises. Par ce biais, les deux entrepreneurs permettent aux consommateurs de connaître les pratiques environnementales de leurs marques favorites, de lutter contre le greenwashinggreenwashing malheureusement encore trop présent et ainsi faire bouger les entreprises grâce à cette nécessaire transparencetransparence.
68 % des entreprises hors jeu
L'analyse du top 50 des industriels (en matièrematière de chiffre d'affaires) disponible en ligne a de quoi inquiéter. « Sur ces multinationales qui font toutes plusieurs milliards de chiffre d'affaires, presque 68 % n'ont pas une trajectoire compatible avec l’Accord de Paris, avec des niveaux d'action insuffisants ou carrément sans aucun reporting, alors que 70 % d'entre elles ont des objectifs futurs validés par SBTi », s'insurge Elsa. Il est à noter que tout de même 14 % des entreprises ont un niveau d'action globale fort avec un rythme de décarbonation aligné sur les 1,5 °C et que 18 % ont un niveau d'action intermédiaire, c'est-à-dire en bonne voie pour atteindre leurs engagements.
L’impact des consommateurs et de la marque employeur
Pour parvenir à ces chiffres incontestables, avec l'app grand public Nota ClimatClimat, OpenClimat mène un véritable travail de fourmifourmi à analyser les émissions de carbone à périmètre constant dans tous les rapports possibles. Selon Elsa Chai, « nous sommes conscients que la marche est haute pour tout le monde, jusqu'à présent les entreprises vivaient un peu cachées mais l'impact des consommateurs et de la marque employeur va les obliger à bouger quand elles n'ont pas l'initiative par elles-mêmes ». Si l'enjeu principal reste la réduction du scope 3, qui représente plus de 90 % de l'empreinte carbone, l'atténuation des scopes 1 et 2 constitue un premier passage « et celles qui ne le franchissent pas affichent clairement un manque d'envie », conclut-elle.