Malgré toutes les idées reçues, les diamants de synthèse offrent une alternative aussi qualitative mais beaucoup plus écologique.
au sommaire
[EN VIDÉO] Des bijoux en lévitation Si la lévitation supraconductrice fonctionne un jour à température ambiante, on pourra imaginer de nouveaux...
Les diamants ont beau être éternels, paraît-il, la Planète dont ils sont extraits beaucoup moins... Dès lors, pour la confection de bijoux, pourquoi ne pas utiliser des diamantsdiamants de laboratoire, avec les mêmes qualités et propriétés chimiques, physiquesphysiques et optiques, comme le propose Loyal.e, une start-up française créée il y a deux ans maintenant par Maïssa Zard ?
Quelle est votre proposition de valeur ?
Maïssa Zard : Loyal.e propose des collections de joaillerie qui n'utilisent que des diamants créés en laboratoire certifiés neutres pour le climatclimat, et de l'or 18 caratscarats recyclé, certifié RJC-Coc. Chacun d'entre eux est fabriqué sur commande, à la main dans notre atelier parisien par des artisans joailliers. Il porteporte un numéro d'identification individuel, accompagné d'un certificat d'authenticité blockchain unique pour une traçabilitétraçabilité complète.
Quelles sont les différences entre un diamant extrait de la terre et celui confectionné en laboratoire ?
Maïssa Zard : Soyons clair : ces deux diamants possèdent les mêmes composition et structure, les mêmes propriétés chimiques, physiques et optiques. Le diamant est composé d'un seul élément : le carbonecarbone, qui se cristallise à des conditions précises de haute pressionpression et haute température, que l’on ne retrouve naturellement qu'à environ 200 kilomètres sous terre. Des conditions que les avancées technologiques permettent aujourd'hui de reproduire en laboratoire, d'où le nom de diamant de laboratoire ou de synthèse.
D'ailleurs, le terme « naturel » de la définition officielle d'un diamant par la Federal Trade Commission a été retiré en juillet 2018 pour inclure à la fois le diamant de mine et le diamant de laboratoire. Seuls diffèrent au final sa traçabilité, difficile avec un diamant de mine, puisqu'il passe en moyenne par dix à quinze intermédiaires depuis son extraction jusqu'à vos mains. Ce qui d'ailleurs permet aussi que le prix final du diamant de synthèse soit 20 à 30 % moins élevé à qualité égale.
Comment sont fabriqués les diamants de synthèse ? Sont-ils plus éthiques ? Sont-ils de vrais diamants ? © Loyal.e Paris
Pourquoi votre start-up va changer le monde ?
Maïssa Zard : Mis à part la provenance, les autres différences sont écologiques et éthiques avec le diamant de mine, dont l'industrie est régulièrement pointée du doigt pour les conditions de travail qu'elle impose mais aussi ses pratiques d'extraction extrêmement polluantes, en plus d'être une des principales causes de déforestationdéforestation. Un diamant de laboratoire nécessite sept fois moins d'eau et produit vingt fois moins de CO2 qu'un diamant de mine de la même qualité. Sur l'or, il faut savoir que son extraction génère 2 tonnes de déchetsdéchets pour chaque gramme produit, alors que ce matériaumatériau peut être recyclable à l'infini, sans compromettre sa qualité. Chez Loyal.e, nous le récupérons d'anciens bijoux ou des déchets électroniquesdéchets électroniques qui en comportent. Nous n'avons donc plus besoin d'avoir recours à l'exploitation minière pour la joaillerie, nous avons à notre disposition une alternative éthique et éco-responsable qui permet de préserver les ressources de notre Planète. Il ne s'agit pas de suivre l'airair du temps, il s'agit de le créer.
Comment a grandi le projet ?
Maïssa Zard : Quand nous avions commencé à discuter de ma bague de fiançailles avec mon fiancé, je n'étais pas à l'aise avec l'idée d'avoir un diamant de mine pour représenter notre amour et notre union, car je ne pouvais pas avoir la certitude que ce diamant ne serait pas associé à des impacts négatifs. Aujourd'hui, grâce à une technologie de pointe, nous avons la chance de reproduire les conditions de formation d'un diamant. La décision d'avoir un diamant de laboratoire pour ma bague de fiançailles était une évidence pour moi. C'est à ce moment où j'ai réalisé qu'il y avait une opportunité de faire des choses différemment, et j'ai fondé Loyal.e pour offrir un luxe responsable, chaleureux, créatif et plus inclusif. Mes expériences dans l'industrie du luxe, la haute couture et la cosmétique m'ont alors servie pour être entourée par les bonnes personnes, bienveillantes, et qui m'ont soutenue dès le début. J'ai la chance d'avoir le soutien de business angels qui m'accompagnent au quotidien dans cette belle aventure.
Quelle est la suite de l’histoire ?
Maïssa Zard : Nous allons lancer prochainement une nouvelle collection et accentuer notre développement à l'international. Nous souhaitons aussi porter plus haut la voix du diamant de laboratoire pour mettre fin aux idées reçues. Contrairement à ce que l'on pense, c'est un vrai diamant, et non du zirconiumzirconium qui décore les bijoux fantaisie !
Si vous étiez Première ministre, quelle mesure phare mettriez-vous en place ?
Maïssa Zard : En fait, plus que le secteur dans lequel j'évolue, ce qui me tient à cœur ce sont les droits des femmes. Je pense qu'il y a encore un long chemin à faire dessus. J'agirai donc en leur faveur.
À quoi va ressembler le monde en 2050 ?
Maïssa Zard : Je ne sais pas trop, j'espère tellement qu'il sera souhaitable... En tout cas, il faut vraiment faire tout ce que l'on peut pour y arriver ! Si chaque personne arrive à contribuer un peu à sa façon, je pense que l'on pourrait avoir de belles surprises !
Quel sujet d'actualité de Futura vous a passionné ?
Maïssa Zard : J'ai adoré découvrir l'histoire et les engagements de Fava. Je trouve tellement ridicule qu'un sujet comme celui des règles soit encore aujourd'hui, au sein d'un pays comme la France, un sujet parfois tabou et je suis admirative de toutes les personnes qui se mobilisent pour la santé intime des femmes.