Les batteries des futures voitures électriques pourront-elles être fabriquées avec des matériaux recyclés issus des batteries en fin de vie ? En France, une usine pilote va tester et optimiser la récupération des métaux (nickel, cobalt et lithium) afin de limiter leur extraction et l'empreinte carbone des véhicules électriques. 


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    Une usine pilote de recyclagerecyclage de batteries de véhicules électriques vient d'être inaugurée à Trappes. Sous l'impulsion d'Eramet, acteur majeur dans le secteur minier et métallurgique, elle vise à extraire des métauxmétaux précieux des batteries usagées afin de les relancer dans un nouveau cycle de production.

    Le but de cette usine test, de seulement 800 m2, est d'obtenir des sels métalliques de haute pureté à partir de batteries lithium-ionbatteries lithium-ion recyclées​​. Eramet a en effet développé un procédé capable de recycler plus de 90 % des métaux (nickelnickel, cobaltcobalt, lithium) contenus dans ces batteries. Une fois extraits, ces sels métalliques alimenteront la filière européenne de batteries électriques. Cela évitera de dépendre des seules importations de ces matièresmatières premières et devrait de fait réduire leur extraction.

    C'est dans son centre de Recherche et Innovation situé à Trappes (78) que l'entreprise Eramet va installer l'usine pilote pour de recyclage de batteries de véhicules électriques. © Eramet© Eramet
    C'est dans son centre de Recherche et Innovation situé à Trappes (78) que l'entreprise Eramet va installer l'usine pilote pour de recyclage de batteries de véhicules électriques. © Eramet© Eramet

    Une production équivalente à 200 000 batteries par an

    Cette usine pilote est une réplique au 1/1 000e de l'usine prévue à Dunkerque pour 2027. Celle-ci devra assurer le démantèlement, le broyage et la séparationséparation des différents constituants des batteries jusqu'à la production de blackmass, cette poudre noire contenant du nickel, du cobalt et du lithium. À terme, cette usine devrait être apte à traiter jusqu'à 50 000 tonnes de modules de batteries par an, soit l'équivalent de 200 000 batteries de véhicules électriques. Cela devrait permettre de recycler jusqu'à 5 000 tonnes de nickel, 1 000 tonnes de cobalt et 5 000 tonnes de lithium par an sous forme de sels métalliques.

    Il s'agit de l'initiative la plus importante en projet dans le pays. Mais d'autres existent déjà, à l'image de ce que proposent Renault et Veolia à travers leur programme de recyclage des batteries de tous les véhicules électriques vendus par le constructeur en Europe​. Un autre projet, mené par le spécialiste des combustiblescombustibles nucléaires Orano, ambitionne également de recycler, en France et à l'étranger, des batteries usagées de voitures électriques. Enfin, les entreprises Mecaware et Verkor visent également à récupérer et à recycler des matériaux rares.

    Ces initiatives reflètent une prise de conscience croissante de la nécessité de développer des solutions de recyclage durable pour ces batteries, afin de réduire au maximum l'impact environnemental conditionné par l'extraction des matériaux qu'elles contiennent.

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