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Biographie
De sa grand-mère arménienne, Sonia Ezgulian a hérité du plaisir de cuisiner et de recevoir. Autodidacte, elle est journaliste durant dix ans à l'hebdomadaire Paris Match au sein duquel elle finit par imposer l'idée d'une rubrique gastronomique.
De 1999 à 2006, elle crée le restaurant Oxalis à Lyon dont la réputation a largement dépassé les frontières de la capitale des Gaules.
Personnalité aux multiples facettes, Sonia Ezgulian revendique fièrement son statut de cuisinière, elle s'épanouit dans l'universunivers qu'elle a imaginé, les petits riens qui changent le quotidien, une façon de déjouer la routine. Fée du ricochet de cuisine et de l'art de métamorphoser les épluchures, marieuse de saveurs avec toujours une touche insolite.
Sonia Ezgulian offre une cuisine spontanée, libérée des rigiditésrigidités et des contraintes techniques, toujours inventive et en quête de perfectibilité. Elle se consacre à l'écriture de nombreux ouvrages de cuisine en complicité avec son mari, Emmanuel Auger, à ses collaborations pour des magazines culinaires à ses missions de consultante pour l'alimentation et l'hôtellerie (pour des marques telles que Blédina, SuiteNovotel, Novotel, Bonduelle, Sur les Quais, Géant Vert, la VacheVache qui rit, Cniel, Revol Garofalo.).
En décembre 2016, Sonia Ezgulian présente Bocuse Magazine, revue qu'elle a imaginé et qu'elle dirige pour le groupe Bocuse. Le numéro 3 sera publié en décembre 2018.
Découvrez son
métier
Petite-fille d’une maraîchère arménienne profondément respectueuse de la nature et d’une fermière auvergnate, reine de la cuisine ménagère simple et économe, je bénéficie d’un patrimoine génétique qui me prédispose à une philosophie du recyclage poussé à l’extrême.
Depuis toujours, la contrainte m’inspire, me pousse à une ingéniosité culinaire jamais en panne de détournements, d’audace et de gourmandise. Pour conjurer la routine du quotidien, je n’ai qu’une seule devise : rendre le plat du lendemain encore plus beau que celui de la veille, surprendre et faire voler en éclats les idées reçues. Quand j’ai ouvert mon restaurant en 1999 et que mon papa m’apportait ses beaux légumes, j’ai pris conscience du gaspillage en regardant la montagne de pelures et de parures des légumes. C’est à partir de ce moment-là que j’ai décidé de cuisiner les restes, les épluchures et les déchets avec raffinement et élégance pour qu’ils soient servis en toutes circonstances.
Quant aux restes de pain, c’est aussi l’histoire de ma vie. La miette a toujours fait partie de mon univers gourmand. Les premiers souvenirs remontent à mes 5 ans, dans la ferme de ma grand-mère auvergnate. La grosse miche de pain très cuite était découpée, tranche par tranche, pour ne pas gaspiller. A la fin de chaque repas, ma grand-mère Marie-Victorine faisait glisser toutes les miettes dans un tiroir pour les conserver. Lors de la préparation de certaines recettes, ces précieux petits éclats de pain venaient lier et épaissir les jus et les sauces.
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Plus tard, j’observais mon père qui rassemblait ses miettes de pain, éparpillées tout autour de son assiette. Il les saupoudrait ensuite sur son madzoun, un yaourt arménien onctueux et acidulé. C’était comme un granola ménager, instantané et rustique.
Quelques années passèrent et je connus mes premiers émois de pâtes à Naples, une recette d’une simplicité déconcertante : des spaghettis à l’ail avec de la marjolaine et de la chapelure grossière, légèrement torréfiée, parsemée sur les pâtes, juste avant de les déguster. Lors de recherches sur le patrimoine gastronomique lyonnais, je découvris une merveilleuse recette de miettes de pain. J’allégeais la version originale et ajoutais quelques amandes et zestes de citrons confits pour en faire une des mes recettes fétiches, emblème de mon combat contre le gaspillage. C’est ainsi que les petites miettes de pain sont devenues au fil des ans ma source d’inspiration et que je suis devenue la reine de la cuisine du recyclage et des ricochets de cuisine.