Elle est la première sonde américaine privée à tenter la Lune avec des instruments de la Nasa à bord. Mais son vol a mal démarré et tout espoir de se poser sur la Lune est révolu. Le destin de Peregrine est désormais tracé : elle brûlera dans l’atmosphère terrestre.


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    La sonde spatiale Peregrine est la première mission du programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) de sondes privées pour la Nasa, lancé en parallèle du programme lunaire américain Artemis. Peregrine avait décollé le 8 janvier dernier à bord de la toute première fusée Vulcan. Mais après un décollage sans faille, Peregrine a immédiatement souffert d'une avarie dans son système de propulsion.

    La Terre faute de Lune

    Dans un remarquable effort de transparencetransparence, la compagnie privée américaine Astrobotic, qui pilote Peregrine pour le compte de la Nasa et de clients privés, communique très régulièrement sur l'état de santé de la sonde et sur les perspectives à venir. Faute de système de propulsion en bon fonctionnement, la Lune est maintenant exclue et la sonde doit collecter le plus de données possible avant de périr dans notre atmosphèreatmosphère. D'ailleurs, tous les instruments de la Nasa sont fonctionnels.

    Image embarquée de Peregrine, où on voit en bas les roues du petit rover de la <em>Carnegie Mellon University</em>. © Astrobotic
    Image embarquée de Peregrine, où on voit en bas les roues du petit rover de la Carnegie Mellon University. © Astrobotic

    Peregrine est toutefois allée à une distance un peu au-delà des 384 000 kilomètres qui nous séparent de notre satellite naturel ! Mais la sonde demeure sur une trajectoire dont l'apogée est beaucoup trop proche de la Terre. Peregrine finira donc sa route par une rentrée atmosphérique dont elle ne survivra pas car elle n'a pas de protection suffisante.

    Ne pas finir comme débris spatial

    La Nasa a recommandé à Astrobotic de laisser Peregrine tomber naturellement dans l'atmosphère terrestre, en restant tout simplement dans sa trajectoire tout en s'assurant de ne pas croiser de trop près un satellite en orbite terrestre.

    Peregrine a bien croisé l'orbite de la Lune. Mais la Lune n'était pas au rendez-vous. La sonde reviendra brûler dans notre atmosphère au bout de quelques jours. © Astrobotic
    Peregrine a bien croisé l'orbite de la Lune. Mais la Lune n'était pas au rendez-vous. La sonde reviendra brûler dans notre atmosphère au bout de quelques jours. © Astrobotic

    Ainsi, Peregrine ne deviendra pas un débris spatial dans l'environnement cislunaire. Certains de ces débris finissent parfois par se crasher à la surface de la Lune, comme il y a quelques mois avec un débris de lanceur chinois.


    Le rendez-vous très attendu de Peregrine avec la Lune est raté : ce que l’on sait

    Article écrit par Daniel ChrétienDaniel Chrétien, publié le 10 janvier 2024

    Lancé à bord du tout premier vol de la fusée VulcanVulcan lundi dernier, l'atterrisseur robotiquerobotique privé américain Peregrine rencontre un problème avec son système de propulsion et cela compromet définitivement toute possibilité d'alunissage. Les équipes tentent tout pour rapprocher autant que possible la sonde de notre satellite naturel.

    C'est un des rendez-vous les plus attendus de 2024, et il est manqué. Peregrine aurait pu devenir la première sonde américaine à se poser sur la Lune depuis plus de 50 ans. En effet, le dernier alunissage américain en date est la mission habitée ApolloApollo 17 !

    Pointer le Soleil

    La sonde a décollé lundi 8 janvier à 8 h 18, heure française, depuis Cap Canaveral en Floride, à bord du tout premier vol du lanceur lourd Vulcan de la United Launch Alliance (ULA). Le vol a été un franc succès et Peregrine a été parfaitement placée sur son orbite de transfertorbite de transfert translunaire. Peu après, les équipes de la compagnie privée Astrobotic qui l'a développée parviennent à prendre contact, mais échouent à pointer la sonde face au SoleilSoleil pour recharger ses batteries avec les panneaux solaires.

    Première image prise par Peregrine dans l'espace et publiée quelques heures après le décollage. Au fond, couleur or, la protection thermique multicouche MLI de la sonde. C'est en regardant la dégradation de la MLI que les équipes ont eu une confirmation visuelle d'un problème de propulsion. © Astrobotic
    Première image prise par Peregrine dans l'espace et publiée quelques heures après le décollage. Au fond, couleur or, la protection thermique multicouche MLI de la sonde. C'est en regardant la dégradation de la MLI que les équipes ont eu une confirmation visuelle d'un problème de propulsion. © Astrobotic

    Dans un formidable esprit de transparence, Astrobotic détaille les efforts de ses ingénieurs qui parviennent lors d'une tentative désespérée à aligner la sonde face au Soleil. Mais le diagnosticdiagnostic est dur : panne d'un moteur ACS dédié au positionnement de la sonde. Dans ces conditions, un posé lunaire est exclu, toutefois Astrobotic étudie les options pour se rapprocher le plus possible, et il ne reste que quelques dizaines d'heures. Si la mission peut déjà être considérée comme un échec, les équipes d'Astrobotic font tout pour cumuler le plus possible de données de vol.

    En mission pour la Nasa

    Peregrine est une mission privée d'Astrobotic financée par la Nasa qui compte 11 instruments scientifiques à bord. La mission est la première du programme CLPS (Commercial Lunar Payload Services) de l'agence en complément aux missions habitées du programme Artemis.

    Autre image prise par une caméra embarquée. On distingue, en bas à droite (partiellement caché en jaune), un des pieds du lander, développé en Europe par Airbus Defence & Space. L'espèce de canette bleue, au milieu, est une charge utile de la compagnie japonaise Astroscale, qui contient des messages écrits par des enfants et provenant d'un peu partout sur la planète. © Astrobotic
    Autre image prise par une caméra embarquée. On distingue, en bas à droite (partiellement caché en jaune), un des pieds du lander, développé en Europe par Airbus Defence & Space. L'espèce de canette bleue, au milieu, est une charge utile de la compagnie japonaise Astroscale, qui contient des messages écrits par des enfants et provenant d'un peu partout sur la planète. © Astrobotic

    La sonde embarque aussi des instruments provenant d'autres pays, des mini et nano-roversrovers mais aussi des charges utiles plus insolites comme un bitcoinbitcoin, une œuvre d'art, des souvenirs, messages d'enfants, ou encore des cendres humaines.