Des milliards de récipients sont utilisés chaque année pour transporter et conserver les aliments. Mais tous ne se valent pas : savez-vous par exemple qu’il faut réutiliser 18 fois une boîte en plastique pour qu’elle soit plus écologique qu’une barquette jetable ?


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    Chaque année, plus de deux milliards de récipients alimentaires sont utilisés rien que dans l'Union européenne. Barquettes en aluminiumaluminium ou emballages en plastique, boîtes de transport... La fabrication de ces contenants émet l'équivalent de 297 millions de tonnes de CO2 par an aux États-Unis. Quels matériaux privilégier pour réduire leur impact environnemental ? Les boîtes réutilisables sont-elles réellement plus écologiques ? Pour la première fois, une étude exhaustive, parue le 18 décembre dans le Journal of Cleaner Production, s'est penchée sur la question.

    12 critères de durabilité

    Les chercheurs de l'université de Manchester ont ainsi passé en revue trois types de récipients à usage unique (barquette en aluminium, en polypropylènepolypropylène transparenttransparent et en polystyrène extrudépolystyrène extrudé - Styrofoam), ainsi qu'une boîte réutilisable type Tupperware en polypropylène. Ils les ont soumis à 12 critères : impact des matériaux, consommation d'électricité pour la fabrication, utilisation d'eau (notamment pour le lavage de la boîte), transport, recyclage ou incinération.

    Les différents types de récipients étudiés : aluminium (A), polystyrène extrudé – Styrofoam (B), polypropylène (C), polypropylène réutilisable – Tupperware (D). <i>© Alejandro Gallego-Schmid et al, Journal of Cleaner Production, 2018</i>
    Les différents types de récipients étudiés : aluminium (A), polystyrène extrudé – Styrofoam (B), polypropylène (C), polypropylène réutilisable – Tupperware (D). © Alejandro Gallego-Schmid et al, Journal of Cleaner Production, 2018

    Les barquettes jetables moins énergivores mais plus polluantes

    Les résultats sont mitigés. La barquette en Styrofoam présente ainsi l'empreinte carbonecarbone la plus faible pour sa fabrication, 50 % inférieure à l'aluminium et trois fois moins que la boîte réutilisable en polypropylène. Mais, comme elle est très difficilement recyclable, « elle ne constitue pas une option durable », soulignent les chercheurs. De plus, ce matériaumatériau très léger a tendance à être jeté et disséminédisséminé dans l'environnement, explique Joan Fernandez Mendoza, l'un des auteurs. L'aluminium est lui partiellement issu de matériaux recyclés, mais sa fabrication est gourmande en électricité.

    Malgré la quantité de matériaux beaucoup plus importante et l'eau nécessaire pour la laver, la boîte Tupperware est au final la plus écologique, à condition de la réutiliser plus de 18 fois. Le récipient en polypropylène transparent devient lui plus intéressant que le Styrofoam à partir de cinq utilisations seulement, mais les consommateurs ont malheureusement tendance à le considérer comme jetable car il est peu solidesolide.

    Le recyclage et l’utilisation, clés d'un emballage durable

    Tous ces scénarios reposent sur les taux actuels de recyclage en Europe (54 % pour l'aluminium, 11 % pour le polypropylène, et quasi nul pour le polystyrène et le plastiqueplastique de la boîte réutilisable). « En améliorant le recyclage de ces récipients, il serait possible de réduire leur empreinte carbone d'un tiers, l'équivalent des émissions de CO2 annuelles de 55.000 voituresvoitures », estiment les auteurs. La balle est également dans le camp des consommateurs, qui ont intérêt à réutiliser au maximum les emballages pour réduire leur impact écologique.