Plusieurs tempêtes se succèdent cette semaine et la violence de la tempête Ciaran sur les côtes bretonnes interroge. Ce type de phénomène extrême est-il plus fréquent et plus violent qu'avant en raison du réchauffement climatique ? La réponse n'est pas évidente.


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    Les tempêtes européennes sont l'un des rares phénomènes météométéo qui ne semblent pas directement affectés par le réchauffement climatique. Les études effectuées montrent jusqu'à maintenant qu'elles ne sont ni plus fréquentes ni plus violentes qu'avant. Cependant, certains changements ont tout de même été observés. Tout d'abord la saisonnalité des tempêtes : selon une étude du Laboratoire des sciences du climat et de l'environnement réalisée en 2020, les tempêtes se produisent désormais plus à l'automne, et moins en plein hiver. Dans le passé, janvier et décembre étaient « les mois des tempêtes », mais ces phénomènes violents sont désormais plus courants en octobre (comme cela a été le cas avec la tempête Alex en octobre 2020 et la tempête Ciaran en octobre 2023).

    Pas de lien prouvé avec la force des vents, mais des pluies plus intenses

    Si aucun lien n'a pas été démontré entre la force des vents et le réchauffement climatique, le constat n'est pas le même pour les pluies. Les pluies qui tombent sous les tempêtes semblent être de plus en plus intenses, et cela, en raison de la chaleurchaleur de l'eau. « Pour une même tempête, les précipitationsprécipitations sont plus fortes aujourd'hui car l'atmosphèreatmosphère plus chaude contient plus d'eau potentiellement "précipitable", à la fois localement mais aussi dans les tropiquestropiques, alors transportée par rivière atmosphérique vers l'Europe », selon Christophe Cassou, climatologueclimatologue et membre du GiecGiec.

    Des conséquences inégales

    Les conséquences ne sont pas les mêmes d'après le chercheur : « les risques de submersionsubmersion marine sont plus élevés tout simplement parce que le niveau moyen des mers est plus haut ». En dehors de l'intensité des précipitations et du risque lié à l'élévation du niveau de la mer, la question des tempêtes en situation de réchauffement climatique n'est pas évidente : « en climatclimat plus chaud, certains processus moteurs dans la formation des tempêtes sont amplifiés alors que d'autres sont diminués. Il existe donc une compétition entre différents facteurs », précise Christophe Cassou. Rappelons aussi que les conséquences des tempêtes sont plus importantes qu'avant en raison de l'urbanisation : à tempête égale, plus il y a d'habitations, plus il y a de dégâts.